Croissance en Turquie au 3ème trimestre 2017 : le PIB en hausse de 11,1% soit un taux de croissance de 7,4% sur les 9 premiers mois de 2017

Au 3ème trimestre 2017, l’économie turque a enregistré un taux de croissance nettement au-dessus des attentes, +11,11% par rapport au même trimestre de l’année dernière, soit le niveau le plus élevé de ces 6 dernières années, selon les données publiées par TurkStat le 11 décembre. Cette croissance est imputable à la reprise de la consommation domestique et des investissements, soutenus par les mesures gouvernementales, ainsi qu’à un effet de base favorable. En 2016, l’économie avait enregistré une contraction de -0,8%. TurkStat a par ailleurs actualisé les taux de croissance de deux trimestres précédents, de 5,2% à 5,3% pour le 1er trimestre, et de 5,1% à 5,4% pour le 2ème trimestre. Le taux de croissance de 9 premiers mois atteint ainsi 7,4%. Le taux de croissance corrigé des effets calendaires et saisonniers est quant à lui de 1,2% par rapport au trimestre précédent, soit en dessous des performances des 1er trimestre (1,6%) et 2ème trimestre (2,2 %). Ceci indique un ralentissement de la croissance de l’activité économique au 3ème trimestre par rapport aux deux précédents.

 

 

Selon les données de TurkStat, la croissance est tirée par les secteurs de la construction, qui a augmenté de 18,7%, et des services, qui ont enregistré une progression de 20,7%, par rapport à la même période en 2016. De plus, les exportations ont augmenté de 17,2% et les importations de 14,5%.

 

http://www.tuik.gov.tr/hb_en/43/kapak/24569_img_2_43_11.12.2017-113191675.jpg

 

Fin novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait estimé que la croissance annuelle pour 2017 pourrait avoisiner les 7%. En amont de la publication de ces chiffres, des analystes estimaient que les données pour le 3ème trimestre seraient particulièrement fortes par rapport à la même période en 2016, marquée par le putsch manqué et de longs congés pour les fêtes religieuses. Au 3ème trimestre 2016, le PIB s'était contracté de 0,8%, conséquence du putsch manqué du 15 juillet. Dans la foulée, le gouvernement avait renforcé ses mesures de soutien à l'économie, à travers notamment une fiscalité plus généreuse et une multiplication par dix de l'encours du Fonds national de garantie du crédit.

 

Mais la croissance sous-jacente est tout de même considérée comme étant solide, du fait d’un boom de la construction entraîné par des dépenses publiques élevées et des crédits bon marché. Dans une note envoyée à ses clients avant la publication des chiffres lundi, la QNB Finansbank disait s’attendre à une croissance de 10,6% en glissement annuel, estimant que cela entraînait une réévaluation à la hausse de sa prévision de croissance annuelle pour 2017 actuellement fixée à 6,3%. En dépit de la forte croissance enregistrée, l’économie pourrait pâtir d’une inflation galopante qui a atteint 12,98% en novembre, soit son niveau le plus élevé depuis 2003.

 

Le chiffre publié le 11 décembre permet à Ankara de réaliser une des  meilleures performances mondiales sur la période juillet-septembre, dépassant la Chine comme l'Inde - les deux  principales économies émergentes - et éclipsant la Roumanie, le pays à plus forte croissance de l'Union européenne.

 

Mais les économistes soulignent le caractère hétérogène de  cette croissance, fortement dépendante de la consommation privée et de la politique du gouvernement, et s'attendent à ce qu'elle  ralentisse lors des prochains trimestres. 

 

Le président Tayyip Erdogan pousse les banques à distribuer largement des crédits pour encourager la consommation et  l'activité économique. Les investisseurs internationaux  attendent au contraire une hausse du taux d'épargne et des  réformes structurelles. 

 

Pour en savoir plus : http://www.turkstat.gov.tr/PreHaberBultenleri.do?id=24569

 

Sources : Service Economique de l’Ambassade de France, Türkstat, AFP et Reuters

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